Bonjour,


Je suis doctorant en histoire à l'université de Caen Normandie au "Pôle Rural" de la MRSH. Mon sujet de thèse étant : "Le sarrasin dans l’histoire des populations de l’Ouest: L’impact d’une plante secondaire dans l’évolution démographique, technique, économique et sociale de la Basse-Normandie du XVe au XIXe siècle."


J'ai créé ce blog pour communiquer sur mon sujet de recherche et échanger mes idées avec d’autres personnes. Le but étant de nourrir, ainsi, une réflexion globale du sujet en vue de mon futur mémoire de thèse.

lundi 8 août 2016

Le sarrasin à l’épreuve du mauvais temps (XVIIIe et XIXe siècles) / Fagopyrum and weather (18-19th centuries).



Le sarrasin à l’épreuve du mauvais temps (XVIIIe et XIXe siècles) 

CHAUSSAT Alain-Gilles & NEITER Denis


Résumé : Les sources montrent que le sarrasin n’est pas à l’épreuve de tous les assauts du mauvais temps. Alors pourquoi est-il considéré comme une plante de subsistance permettant de survivre pendant les crises frumentaires ? Dans la France de l’Ancien Régime, une crise frumentaire est avant tout une crise des céréales. Or, le sarrasin a cet avantage de pouvoir être utilisé comme une plante de remplacement. Si un évènement météorologique vient détruire un champ de céréales avant le mois de juin, il est toujours temps d’y semer du sarrasin. Ce phénomène s’explique avant tout grâce à son cycle court et décalé. C’est également une plante qui se développe sur des sols défavorables aux céréales. Le sarrasin comble une niche agraire dans une région qui lui est favorable d’un point de vue pédologique et climatique. L’absence de pluies pour quelques jours ne lui est pas trop préjudiciable puisqu’il est capable de se réhydrater. En revanche, l’étude des rendements du XIXe siècle montre qu’il ne résiste pas à une sécheresse prolongée pendant l’été. De la même façon, un stress environnemental d’une courte durée n’est pas forcément catastrophique pour sa future récolte, grâce à sa floraison en continu. Ce sont donc tous ces éléments qui confèrent au Fagopyrum cette réputation de denrée salvatrice face à certaines attaques de Dame Nature. 

Zusammenfassung : Quellen zeigen, dass Buchweizen nicht allen Schlechtwetter-Bedingungen Stand halten kann. Warum wird er also als lebenssichernde Pflanze genutzt, die auch während Nahrungskrisen das Überleben ermöglicht? Im Frankreich zu Zeiten des Ancien Régime ist eine Nahrungskrise vor allem eine Getreidekrise. Buchweizen hat jedoch den Vorteil, auch als eine Ersatzpflanze genutzt werden zu können. Wenn ein Wettereinbruch ein Getreidefeld vor dem Juni zerstört, ist es immer noch möglich, dort Buchweizen zu säen. Dieses Phänomen lässt sich insbesondere dadurch erklären, dass dessen Zyklus kurz und zeitlich verschoben ist. Zudem ist es eine Pflanze, die auf getreideunfreundlichen Böden wachsen kann. Buchweizen füllt somit eine Agrarnische in einer Region aus, die für ihn klimatisch und pedologisch günstig ist. Einige Tage ohne Regen sind für ihn nicht allzu abträglich, weil er dazu fähig ist, sich selbst zu befeuchten. Allerdings zeigt eine Studie über die Erträge des 19. Jahrhunderts, dass er eine längere Trockenzeit während des Sommers nicht überleben kann. Gleichzeitig gefährdet eine kurzzeitige Umweltbelastung nicht unbedingt seine spätere Ernte aufgrund seiner fortlaufenden Blühtezeit. All diese Elemente verleihen dem Fagopyrum folglich den Ruf, ein lebensrettendes Nahrungsmittel zu sein, das den Launen von Mutter Natur trotzt. 

Abstract : Sources show that buckwheat cannot withstand all bad weather conditions. So why is it considered a subsistence crop which allows populations to survive food crises? In Ancien Regime France, a food shortage was above all a cereals shortage. However, one of the advantages of buckwheat is that it can be used to replace other crops. If unfavorable weather destroys a field of cereals before June, there is still time to sow buckwheat. This is because of its short, offset cycle. It also grows on soil that is poorly suited to cereals. Buckwheat fills an agricultural gap in a region where the pedology and climate are favorable to its growth. It does not suffer too much if there are several days without rain, because it can rehydrate itself. On the other hand, research on 19th-century yields shows that it cannot survive prolonged drought during the summer. Similarly, short-term environmental pressure is not necessarily disastrous for its future harvest, due to its continuous flowering. All of these elements combine to give Fagopyrum its reputation as a life-saving crop in the face of certain attacks from Mother Nature.

- ALAIN-GILLES CHAUSSAT, Université de Caen Basse-Normandie. CRHQ, UMR-6583 et Pôle Rural de la MRSH de Caen 
- DENIS NEITER, Ministère de l'Économie et des Finances, Ingénieur de l’école Polytechnique.



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